Que nadie sepa mi sufrir / Amor de mis amores

Vals peruano (*) de 1936 - Paroles d'Enríque Dizeo - Musique d’Ángel Cabral.

 

  • Premier enregistrement celui d'Hugo del Carril, cette même année 1936.

On note ensuite les enregistrements de :

  • Agustín Irusta, entre 1936 et 1938 ;

puis ceux de :

  • Alberto Castillo avec Jorge Dragone, en 1953 ;
  • Azucena Maizani avec accompagnement de guitares en 1953,
  • Alfredo De Angelis, avec Carlos Dante en 1953 ;
  • Juan Sánchez Gorio, avec Luis Mendoza et Osvaldo Bazán en 1954 ;
  • Alberto Margal, avec accompagnement de guitares, en 1954 ;
  • Roberto Caló, avec Jorge De La Peña en 1955 ;
  • Alfredo J. Gobbi, avec Alfredo del Río et Tito Landó en 1955 ;
  • Alberto Marino, entre 1950 et 1957 ;
  • Ángel Cárdenas, fin des années 50 (entre 1956 et 1959) ;

Que nadie sepa mi sufrir a encore été :

  • joué par Ariel Ramírez, vraisemblablement en 1975 ou en 1976 ;
  • chanté par Susana Rinaldi en 1979 ;
  • et par Sandra Luna, album Tango Varón sorti en 2003.

 

     (*) La valse européenne est présente au Pérou depuis très longtemps, bien avant Johann Strauss fils (1825-1899). En effet, Heinrich Witt, un allemand qui vécut au Pérou entre 1824 et 1890, a écrit un journal personnel dans lequel il explique qu'en novembre 1827, dans un lieu appelé Cerro de Pasco (le point ferroviaire le plus haut du monde), il a fait danser les dames au son de valses. C'est ainsi qu'a commencé la vie des valses viennoises au Pérou. À Lima, en 1850, il était normal de la danser. Mais c'est dans le quartier de Malambo, dans le district de Rimac (**), qu'est née la valse péruvienne telle qu'on la connaît aujourd'hui. [...]. La valse y était jouée lors des fêtes de quartier, avec des guitares, un cajón et une ou plusieurs voix. C'est par l'œuvre de Felipe Pinglo Alva et Chabuca Granda que la valse péruvienne prit ses lettres de noblesse. 

     (**) Quartier habité par les métis et esclaves noirs ; on sait que l'esclavage dura

     jusqu'à la moitié du XIXème siècle.

(Source Wikipedia, texte repris sur de nombreux sites).

 

     On sait que, lors d’une tournée en Amérique du Sud, en 1955, Edith Piaf a entendu l’interprétation de cette valse enregistrée en 1953 par Alberto Castillo et, à son retour, voulant l'adapter en français, elle a trouvé en Michel Rivgauche (Mariano Ruiz - 1923-2005) "le parolier susceptible de coller des paroles conséquentes sur cette mélodie envoûtante...". Ce fut La Foule, qu’elle a interprétée en 1957.

     On dit que la partition d’Ángel Cabral "a fait pâlir de convoitise Marguerite Monnot, jalouse de ne pas l’avoir composée." ! (à lire in "Piaf par ses chansons" par Christian-Louis Eclimont – Editions de la Martinière - 2013).

     Remise à la mode après le succès de l'adaptation française, cette valse a été reprise en espagnol par Paco (François Berthelot) en 1988, sous le titre Amor de mis amores.

(source Wikipedia, texte repris sur de nombreux sites).

 

     Ont suivi de nombreuses autres interprétations : de l'interprétation en cumbia colombienne par La Sonora Dinamita avec Margarita Vargas, “La Diosa de la Cumbia, à celle de Soledad Pastorutti, “La Sole, et  jusqu’à celle de Florent Pagny en 2009.

 

Qué nadie sepa mi sufrir

 

 

No te asombres (1) si te digo lo que fuiste,

 

una ingrata con mi pobre corazón,

 

porque el brillo (2) de tus lindos ojos negros

alumbraron el camino (3) de otro amor.

 

Y pensar que te adoraba tiernamente (3),

que a tu lado como nunca me sentí.

 

Y por esas cosas raras de la vida

 

sin el beso de tu boca yo me vi.

 

Amor de mis amores,

reina mía (5), qué me hiciste

que no puedo consolarme

sin poderte contemplar.

Ya que pagaste mal

a mi cariño tan sincero,

lo que conseguirás

que no te nombre nunca más.

 

Amor de mis amores
si dejaste de quererme,
no hay cuidado que la gente

de esto no se enterará.
Que gano con decir
que una mujer (6) cambió mi suerte,
se burlarán de mi,
qué nadie sepa mi sufrir.

 

 

Variantes :

(1)  No te extrañes = même sens

(2)  el fuego

(3) el cariño

(4)  ciegamente = aveuglement

(5) dueña mía ou alma mía ou amor mío ou vida mia

(6) un gran amor ou otro amor ou tu amor ou encore, dans des versions chantée par des femmes : un hombre.

Que personne ne sache rien de ma douleur

 

Ne sois pas surprise si je te dis que tu as été

bien ingrate envers mon pauvre vieux cœur,

car l’éclat de tes jolis yeux noirs

 

a illuminé le chemin d'un autre amour.

 

Dire que je t’adorais tendrement

et qu’à tes côtés, je me suis senti comme jamais.

Et, par une de ces circonstances étranges de la vie,

je me suis retrouvé privé de tes baisers.

 

Amour de ma vie,

ma reine, qu'as-tu fait de moi

pour que je ne puisse me consoler

de ne pouvoir te voir ?

Tu as bien mal payé

un amour aussi sincère ;

ce que tu vas obtenir,

c’est que je ne dirai plus jamais ton nom.

 

Amour de ma vie,

si tu as cessé de m’aimer,

pas de crainte que les gens

ne viennent à le savoir.

A quoi bon dire

qu’une femme a changé mon destin ?

On se moquerait de moi.

Et que personne ne sache rien de ma douleur !


 

      Voici la version d'Alberto Castillo (Jorge Dragone) de 1953 :