Siempre París
Tango de 1942.
Paroles d’Homero Expósito – Musique de Virgilio Expósito.
Quelques enregistrements :
Quinteto Astor Piazzolla, avec Jorge Sobral en 1957 ;
Siempre París
No fue Mimí (1), ni fue Manón (2),
Fue una muchacha sin canción.
Cuando murió en mis manos
Ya era un paisaje muerto,
¡Pueblo de pantanos
Sin caminos y sin puertos!
Y atrás de un tul, siempre París
Vendiendo azul lo gris.
El boulevard prieto de sol
Y para amar, alcohol.
Y la navaja del jornal
- Un dólar tal más tierno que el mouguet -,
Y el agua baja del percal
Y astral el cabaret.
Y así el pernod (3) y el strip tis
- Medio cocotte y actriz -
Y los barbudos sin razón,
¡Y el mal de Koch, París!
Siempre París para soñar...
Siempre París para morir...
Siempre París para rodar,
¡Sin ser Manón ni ser Mimí!
Toujours Paris
Ce n’était pas Mimi, ce n’était pas Manon,
c’était une fille sans chanson.
Quand elle est morte dans mes bras
c’était déjà un paysage mort ;
village des marais
sans chemins ni ports !
Et derrière un tulle, toujours Paris
vendant pour rose ce qui est gris.
Le boulevard tanné de soleil
et pour aimer, l'alcool.
Et le couteau de la paie
- un dollar plus tendre que le mouguet -
et l’onde douce de la percale
et le cabaret, divin !
Et voila ! La fée verte et le strip tease
- moitié cocotte, moitié actrice -
et les barbus déraisonnables,
et le mal de Koch, voila Paris !
Toujours Paris pour rêver ...
Toujours Paris pour mourir ...
Toujours Paris pour flâner,
sans être Manon, sans être Mimi !
Traduction François Benoist ©
(1) référence
On connaît aussi le tango Mimí Pinsón de 1947, texte de José Rótulo et musique d'Aquiles Roggero.
(2) Manon Lescaut de L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut de l’abbé Prévost (publiée de 1728 à 1731, puis en 1753). Cette oeuvre a donné lieu à de nombreuses adaptations pour l'opéra, entre autres : Manon de Massenet (1884) et Manon Lescaut de Puccini (1893).
Voir aussi le tango Escuchame Manón (texte de Claudio Frollo, puis de Roberto Chanel - Musique de Francisco Pracánico).
(3) Il s’agit de l’absinthe, aussi dénommée la “Fée verte”. La Maison Pernod Fils a beaucoup exporté vers Buenos Aires cette liqueur très prisée fin XIXème siècle - début XXème siècle.
Voir à ce sujet l'article de la Revista de Artes (Edición Nº 50 Mayo / Junio 2015), illustré d'une magnifique iconographie :
Absynthe, Absenta, Ajenjo, una bebida de temer?…
Voir aussi, sur le site TodoTango, l'article: French language in Tango: Pernod.
Voici la version dite de Virgilio Expósito ; est-ce le compositeur qui dit lui-même le texte ?
puis la version du Quinteto Astor Piazzolla, avec Jorge Sobral de 1957 :
enfin celle, instrumentale, de César Stroscio & Esquina.