Mamita / Flor de angustia

Tango des années 1920.

 Paroles de Francisco Bohigas, musique de Ángel Danesi.

 

Quelques interprétations :

  • Francisco Lomuto en 1929 
  • Carlos Gardel, avec les guitares de Guillermo Barbieri et José Aguilar, en 1929 ;
  • Ricardo Malerba, avec Orlando Medina en 1943 ;
  • et Osvaldo Pugliese, avec Jorge Maciel en 1959.

 

Mamita (Flor de angustia)

 

El barrio desolado dormita silencioso
y todo está tan triste que infunde hondo pesar
y allá en el conventillo por el tejar ruinoso

 

la lluvia una gotera va abriendo en un hogar.
Hay una enferma en cama que se retuerce y tose,
la rubia (2) más bonita que en todo el barrio vi,

y en tanto que la madre dolientemente cose

aquella flor de angustia temblando le habla así:

 

¡Mamita!
Esta noche ya no viene...
¿quién será que lo entretiene
o me roba su pasión (3)?
¡Mamita!
El no verlo es mi tormento

y en mi cruel angustia siento

que me falla el corazón.

La madre conmovida brindándole un consuelo
besó su frente mustia y llena de ansiedad,
en nombre de la enferma rogole al rey del cielo
por la vuelta del novio y su felicidad.

¡Fue inútil su plegaria! Por el dolor vencida

 

en brazos de la muerte la rubia se durmió,

 

y mientras el malvado que desfloró su vida

 

aquella misma noche con otra se casó...

Petite mère (fleur d’angoisse)

 

Le quartier désolé dort en silence

et tout est si triste qu’il inspire un profond regret

et là, dans le conventillo (1), par le toit délabré,

la pluie vient s'infiltrer dans un logis.

Là, une malade dans son lit se tord et tousse,

la blonde la plus jolie que j’aie vue dans tout le quartier

et tandis que la mère, dolente, coud,

cette fleur d’angoisse en tremblant lui ceci :

 

 

Petite mère !

Cette nuit il ne vient donc pas...

Qui l'aura retenu 

ou m'aura volé son ardeur ?

Petite mère !

Ne pas le voir, c'est là mon tourment

et dans ma cruelle angoisse je sens

que le cœur me manque.

 

La mère, émue, pour lui apporter du réconfort,

a baisé son front pâli, chargé d'inquiétude,

au nom de la malade, elle a supplié le roi du ciel

pour le retour du fiancé et pour son bonheur.

Bien vaine fut sa prière ! Vaincue par la douleur,

dans les bras de la mort, la petite blonde s'est endormie,

cependant que le scélérat, qui a défloré sa vie,

à la nuit même, en épousait un autre...

 

 

(1) C’est par ce mot (littéralement : "petit couvent") que l’on désigne, notamment en Argentine et en Uruguay, un type de logement collectif urbain, formé d'une cour entourée de chambres. Les conventillos furent les premiers logements de beaucoup d'immigrants arrivant dans le pays. 

(2) Variante : la piba (la gamine).

(3) Variante : me roba su calor.

 

  

 

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