Flor de Monserrat (Pobre negrito)

Milonga candombe

 

Paroles de Vicente Planells del Campo - Musique de Juan Santini.

 

Enregistré par Rodolfo Biagi, avec Alberto Amor, le 30 novembre 1945.

 

Flor de Monserrat (Pobre negrito)

 

Por sus ojos color cielo
y sus dones de bondad,
la llamaban Virgencita
en el barrio Monserrat.

Todos, todos la querían;
y no hubo payador,
que no cantara por ella,
en el barrio del Tambor.
Disputaban su cariño;
todos querían su honor,
pero la Virgen del barrio,
soñaba con otro amor...

 

Cuantas veces a sus rejas
perfumadas de jazmín
llegaron las serenatas
de uno y otro confín...

Marchitaron los jazmines;

ya no se oye la canción
en esas noches de luna
junto al pie de su balcón...
En todo el barrio se sabe,
que la flor de Monserrat
ha entregado sus amores
a un Convento de Piedad...

Fleur de Monserrat (Pauvre petit nègre)

 

Pour ses yeux couleur de ciel

et sa bonté naturelle,

on l’appelait la petite Madone

dans le quartier de Monserrat.

 

Tout le monde, tout le monde l'aimait ;

et il n'était pas un payador (1)

qui n'eût chanté pour elle

dans le quartier du Tambour (2).

On se disputait son amour ;

ils voulaient tous sa main,

mais la Vierge du quartier

rêvait d'un autre amour ...

 

Combien de fois, à ses grilles

embaumant le jasmin,

sont parvenues les sérénades

des quatre coins de la ville...

 

Les jasmins se sont fanés

et on n’entend plus la chanson

dans les nuits de pleine lune

au pied de son balcon ...

On sait dans tout le quartier

que la fleur de Monserrat

a fait don de ses amours

à un Couvent de la Miséricorde ...

 

(1) Musicargentina nous apporte cette définition: 

"Ce mot peut se traduire par troubadour ou barde. Il désigne l'homme qui, accompagné de sa guitare, dit et chante, dans un chant qui s'étire doucement, parfois assez monocorde, les faits des gens du peuple paysan, les histoires et les rêves, les soucis et les attentes. Ce dire du payador, ou ce chant, n'est pas improvisé dans une anarchie de forme, il respecte celle de la poésie en octosyllabes" 

(2) Aux XVIII et XIXèmes siècles, le Barrio de Monserrat était appelé le Barrio del Tambor ou le Barrio del Mondongo, en raison du grand nombre d'esclaves noirs qui y vivaient.

 

 

Traduction François Benoist ©

 

     Voici la version Biagi - Amor (vidéo accompagnée, dans les notes, par le texte et sa traduction en anglais par Paul Bottomer ©). 

 

 

     Rencontre : à la lecture du texte de Flor de Monserrat, on ne peut s'empêcher de penser à l'opérette La Belle de Cadix (musique de Francis Lopez, paroles de Maurice Vandair, opérette immortalisée par Luis Mariano). Maurice Vandair, par ailleurs mentionné pour les paroles de Dans les plaines du Far West, dont nous rapprochons le texte de celui du tango Fogón de huella, dû à Italo Silvestre Gianetti (Yaraví).

 

     

     Notons que la première de la Belle de Cadix a été donnée au Casino Montparnasse le 19 décembre 1945, à peine 3 semaines après l'enregistrement de Flor de Monserrat par Biagi !

 

 

 

 

 

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