De flor en flor

Tango de 1924

 

Texte de Domingo Gallicchio - musique d’Eduardo Bonessi.

 

     On citera les versions enregistrées par Carlos Gardel (en 1924 et en 1930) et par Mercedes Simone en 1937. Ce texte a été remplacé en 1938 par celui d’Enrique Cadícamo et ce tango a été re-publié sous le titre DesveloMais en 1949, c'est bien le texte de Domingo Gallicchio qu'Alberto Marino chante dans la version enregistrée avec Héctor María Artola. 

 

     Sur ce tango à deux textes, on pourra lire l'article de TodoTango, par exemple dans sa traduction en anglais.

 

     

De flor en flor

 

Cabecita loca, tu recuerdo me provoca.

 

Te ahogabas en mis brazos,

quisiste libertad y en tu desvarío
vuelas hoy a tu albedrío. 

Brindándote a los hombres

que luego se hartarán;
rindiéndote a sus plantas
te hará una de tantas tu ciego afán.

 

 

¡Ay, pobre mariposa,

que vas de flor en flor,
pudiéndote arrullar
en el nidito de mi amor!

Hoy que mi alma con pavor vislumbra

la gran tragedia de tu final,
en la misma llama que te alumbra
tus pobres alas se habrán de quemar;

y entonces abatida,
oh cabecita loca,
pretendes que la herida
la cierre con mi boca.


Yo te lo juro

por mis sueños fracasados,
por mis tormentos,

por mis noches de dolor,

que en el espasmo de mis besos

afiebrados

yo dejaré sellados con bárbaro terror

los pecadores labios tuyos, condenados
por querer libar de flor en flor.

 

 

De fleur en fleur

Petite tête folle, ton souvenir me provoque (1).

Tu étouffais dans mes bras,

tu as voulu ta liberté et dans ton délire

tu voles aujourd'hui à ta guise. 

T’offrant aux hommes

qui se lassent bientôt ;

ton désir aveugle fera de toi,

qui te livres à leur merci, l’une parmi tant d’autres.

 

Hélas, pauvre papillon

qui vas de fleur en fleur,

et pourrais te bercer

dans le doux nid de mon amour !

 

Maintenant que mon âme, dans l'effroi, 
te prévoit une fin bien tragique,

dans la même flamme qui t’éclaire,

tes pauvres ailes iront se brûler ;

et puis, abattue,

ô petite tête folle,

cette blessure, tu voudrais

que je la referme de ma bouche.

 

Je te le jure

par mes rêves avortés,

par mes tourments,

par mes nuits de chagrin,

dans les spasmes de mes baisers

enfiévrés,

je laisserai closes, en un sauvage effroi,

tes lèvres pécheresses, condamnées

à aller butiner de fleur en fleur.

 

(1) De nos jours, peut-être dirait-on  " m'interpelle"...

 

Traduction François Benoist © 

 

 

 

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