Ángel Vargas / El Ruiseñor

Tango de 1959.
Paroles d’Enrique Cadícamo - Musique d’Ángel D'Agostino  et  Eduardo Pereyra  (El “Chon”).

 

     Ce tango, hommage de ses amis à Ángel Vargas après sa disparition le 7 juillet 1959a été enregistré par Ángel D'Agostino, avec Roberto Alvar (Roberto Alvarez) au chant, le 16 septembre 1959.

 

 

Ángel Vargas / El Ruiseñor

 

Ruiseñor de las calles porteñas

Te perdiste en el último trino,

Y en un vuelo emprendiste el camino

Del que ya no se vuelve jamás.

 

Ruiseñor de las calles porteñas

Te cruzaste a una esquina del cielo,

Pero siempre nos queda el consuelo

De oír en el surco de un disco tu voz.

 

“Yo soy del barrio de Tres Esquinas 

viejo baluarte de un arrabal” (1),

Era su historia y así cantaba

Cuando el asfalto (2) lo consagró,

Porque en el alma siempre llevaba

Su barrio taura (3), que no olvidó.

 

Hay un eco muy triste de trinos

En el filo de las madrugadas,

Buenos Aires te oyó que cantabas

En las noches como un ruiseñor.

 

Los amigos te deben un tango

Y esa deuda de amor te pagamos,

Y con honda emoción te cantamos

 

En esta hora triste, la rante oración:

Ruiseñor de las calles porteñas...¡Adiós!

 

Ángel Vargas / Le Rossignol

 

Rossignol des rues de Buenos Aires,

Tu t’es perdu dans ton dernier trille,

Tu as pris ton essor

Pour un vol sans retour.

 

Rossignol des rues de Buenos Aires,

Tu as traversé un carrefour du ciel,

Mais il nous reste toujours la consolation,

D’entendre ta voix sur le sillon d'un disque.

 

« Je suis du quartier des Trois Carrefours,
Un vieux pilier du faubourg »,

C’était son histoire et c’est ce qu’il chantait

Lorsque le centre l’a consacré,

Parce qu’il portait toujours en son âme

Son quartier canaille, qu’il n’a pas oublié.

 

C’est un bien triste écho de trilles,

A la frange des aurores,

Que Buenos Aires t’a entendu chanter,

La nuit, comme un rossignol.

 

Tes amis te doivent bien un tango,

Et cette dette d'amour nous te la payons,

Et nous te chantons avec une émotion profonde,

En cette heure triste, ces mots tout bêtes :

Rossignol des rues de Buenos Aires… Adieu !

 

 

Traduction François Benoist ©

(1) Citation du tango Tres Esquinas (musique d'Ángel D'Agostino et Alfredo Attadía, sous la plume du même Cadícamo) enregistré par Ángel D'Agostino et Ángel Vargas en 1941. La traduction de ces vers est empruntée à  Denise Anne Clavilier.

(2) asfalto : Denise Anne Clavilier rappelle dans Barrio de Tango (Editions du Jasmin - page 369) que ce mot peut désigner, comme ici, les beaux quartiers du centre de Buenos Aires (el centro), par opposition aux quartiers ouvriers des faubourgs, dont les rues n'avaient pas de revêtements.

(3) Le terme lunfardo taura, employé substantivement peut, selon le contexte, désigner un caïd ou un voyou. Comme qualificatif, il peut se traduire par courageux, astucieux ou rusé, et, de manière dépréciative, par bravache. Ici, appliqué au quartier, on a choisi "canaille" (substantif qui peut être employé adjectivement et s'appliquer aussi bien à une personne qu'à une chose - ce serait aussi le cas de "voyou").

Dans le tango Tres EsquinasCadícamo qualifie le quartier de Barracas de barrio de humilde rango, connotation plus neutre que celle de barrio taura.

 

 

 

 

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