Adiós arrabal

Tango de 1930.

Texte de Carlos Cesar Lenzi – Musique de Juan Baüer (Firpito).


Quelques interprétations : 

  • Julio De Caro, avec Pedro Lauga en 1930 ;
  • Ángel D'Agostino, avec Ángel Vargas en 1941.

 

Adiós arrabal

 

Mañanita arrabalera
sin taitas por las veredas
ni minas (1) en el balcón.
Tus faroles apagados
y los machos (2) retobados
en tu viejo callejón.
Yo te canto envenenao
engrupido y amargao
hoy me separo de vos.
Adiós arrabal porteño
yo fui tu esclavo y tu dueño
y te doy mi último adiós.

(recitado)
El baile "Rodríguez Peña"
el Mocho y el Cachafaz
de la milonga porteña
que nunca más volverá,
carnavales de mi vida
broncas, tiros (3) y al final

 

los "spiantes" (4) de las minas

en aquel viejo arrabal.

Madrecita, yo fui un reo
y en tus brazos hoy me veo
lleno de felicidad.
Dime mi buena viejita
dónde está mi noviecita
que no la puedo olvidar.
Hoy ya vuelvo arrepentido
hecho más hombre y más bueno
a la vida del hogar.
Perdóname, que tu hijo
tiene un pensamiento fijo
y nadie lo hará cambiar.

Adieu, mon faubourg

 

Petit matin du faubourg
sans caïds sur les trottoirs
ni gamines à leur balcon.

Tes becs de gaz éteints
et les hommes furibonds
dans ta vieille impasse.
Je te chante, le poison au coeur,
désabusé et très amer
aujourd’hui je te quitte.
Adieu faubourg portègne,
j’ai été ton esclave et ton maître
je te fais mon dernier adieu.

(récité)
Le dancing “Rodriguez Peña”
El Mocho et El Cachafaz
de la milonga portègne
qui jamais plus ne reviendra,
carnavals de ma vie,
bagarres, mauvais coups et, au bout du compte,
les gamines qui jouent ripe (4)

dans ce vieux faubourg.

Petite mère, j’ai été un bon à rien
et aujourd’hui je me vois dans tes bras
tout heureux
Dis-moi, bonne petite mère,
où est ma petite chérie,
que je ne peux oublier.
Aujourd’hui je m’en reviens repentant,
- devenu plus homme, meilleur -
à la vie du foyer.
Pardonne-moi, pardonne à ton fils
d’avoir cette idée fixe
que personne ne pourra changer.

 

 

Traduction François Benoist ©

 

Ángel Vargas chante :

    (1) ni pibas en el balcón (autre variante : y tu lazo en el balcón = et ton ruban au balcon)

    (2) guapo = gouape, homme qui agit comme le compadre"personnage typique des faubourgs de Buenos Aires, chef de bandes de voyous, insolent, vaniteux et bagarreur". La gouape est un "voyou, courageux, attiré par le danger, il se bat au couteau et sait s'attirer l'admiration de son quartier." (Horacio Salas : Le Tango - Actes Sud, Collection Babel - pages 428 et 429).

    (3) noches bravas = nuits chaudes

    (4) jouer ripe ou jouer rip', c'est filer en douce, faire faux bond (on pourrait dire aussi : jouer la fille de l'air..). Concernant "spiantes", l'élision de la voyelle initiale de espiantes (aphérèse) incite à penser qu'il s'agit d'un emploi lunfardo de ce mot.

 

 

     Voici la version Ángel D'Agostino - Ángel Vargas (vidéo accompagnée, dans les notes, par le texte et sa traduction en anglais par Paul Bottomer ©).

 

 

 

     Voici encore la version De Caro-Lauga (vidéo de Paul Bottomer ©).

 

 

 

     On trouvera une autre traduction en anglais, par Michel Krugman ©, sur le site Tango Time Machine - Tango Decoder.

 

 

 

  Fiche mise à jour le 05/06/2016

 

 

Haut de page