Un mot sur la danse

 

Les maîtres mots :

 

  • sensibilité dans l'écoute de la musique,
  • connexion permanente entre les partenaires, 
  • clarté du guidage,
  • justesse et élégance de la posture, finesse et précision du mouvement,

enfin, et non des moindres

  • convivialité dans le bal,

le tout étant gage d'harmonie et garant de l'émotion partagée des danseurs dans le groupe dansant.

 

      Le Tango argentin est la danse de couple par excellence, mais c'est aussi une danse sociale, d'origine populaire, que l'on danse en bal ("milonga") dans le respect du (de la) partenaire et des autres couples sur la piste. 

 

     Sur la musique, à deux ou quatre temps, les danseurs peuvent marcher sur le temps, faire des accélérations (en redoublant le pas :"doble tiempos"), faire des hésitations, des ralentis (sur deux temps, sur trois temps), marquer les syncopes ("contratiempos"), et aussi créer, sur les différents motifs rythmiques, des séquences plus élaborées, avec sensibilité et émotion.

     

     Certes, il existe des bases, des gammes, mais elles ne sont que des canevas sur lesquels les danseurs vont tisser leur propre danse.

 

     Le Tango argentin est aussi une danse où l'on joue, où l'on exerce sa capacité à improviser au gré d'une musique qui ne présente pas de modèle rythmique fixe. De ce fait, dans la danse, il ne peut y avoir de répétition mécanique de pas qui seraient toujours identiques.

 

      Le Tango argentin est une danse basée sur l’écoute et le guidage. L’écoute, c’est celle de la musique, bien sûr, mais c’est aussi celle du langage corporel du (de la) partenaire. La position essentielle qui permet de traduire cette écoute dans le mouvement est l'abrazo, cette façon de s’enlacer qui, par la connexion des danseurs, rend possible la finesse du guidage du meneur et donc l’harmonie des deux danseurs.

 

      L’objectif permanent est la fluidité dans le mouvement, qui conduit au plaisir partagé, plaisir dont vous ne voudrez plus vous priver, c’est garanti !  Et impossible de se lasser car on apprend et on s’enrichit en permanence.

 

     Et encore, selon les mots de Jamshid Ardvissura (Tango Ardvissura" de Lille) :

     "...le danseur comme une tige de bambou est enraciné dans le sol, se tend vers le ciel à partir du sommet de son crâne, ainsi il relie la terre, l'homme et le ciel. 

     L'accent est porté sur la respiration, le maintien et la posture, tremplin à l'unité du physique et du mental et à l'envol vers la danse.

     Sentir la qualité d'un sol, l'épaisseur de l'air, la nuance de la lumière, la qualité du son, le temps, la mélodie, les instruments ... l'appréhension de ces subtilités n'est possible que par un esprit exercé."

 

 

     On le voit, le Tango argentin est une danse d’interprétation de la musique dans l’improvisation permanente, les mouvements et déplacements pouvant être enchaînés en séquences dont certaines, au cours des temps, ont été codifiées en tant que "figures". Il s'agit donc de sentir la musique, avec ses motifs rythmiques, marqués sur les temps forts, souvent aussi sur les demi-temps et parfois sur les quarts de temps, et ses dessins mélodiques, plus amples, à traduire plus librement.

     Encore une particularité du Tango argentin : parmi les danses de couple, c'est la seule à qui admettre des suspensions dans le mouvement, suggérées par les pauses de la musique, ainsi que des arrêts (paradas).

 

     Pour finir, cette citation d'Adrian et Amanda Costa, maintes fois reprise « Nous aimons la simplicité et la beauté de la marche respirant avec la musique, la poésie du tango naît dans la suspension du mouvement... ».

 

 

 AB-D © 2009