Violines gitanos

Tango

 

Paroles : Héctor Pedro Blomberg – Musique : Enrique Maciel.

 

Enregistrements en 1930 :

  • Roberto Firpo
  • Ignacio Corsini

 

 

Violines gitanos

 

Los oigo en los caminos y sueño en el verano

de un pueblo que blanqueaba del sol al resplandor,

en la canción errante de aquel violín gitano

que pasó por la aldea de mi primer amor.

 

Venían de muy lejos y allá en el firmamento,

el sol que se moría doraba su cantar,
un cantar más antiguo que el camino y el viento

perdidos en los trigos maduros al pasar.

El cielo estaba rojo, dormíase la aldea,
los pájaros del campo ya no cantaban más.

 

Y yo me preguntaba, solo en mi eterna idea,

la seguiré esperando o no vendrá jamás.

 

El zíngaro bajaba de la vieja carreta,
el alma de los campos lloraba en su violín,
la zíngara miraba mis manos de poeta,
leía mi esperanza romántica y sin fin.

Llevábase el Pampero los cánticos de Hungría
y el sol en el camino rimaba otra canción,

 

la zíngara andrajosa mirando me decía:
"Vendrá la que tu esperas, vendrá tu corazón.
Espérala que un día vendrán sus labios rojos,
para llenar de llanto tu ardiente soledad,
vendrá desde otras tierras y en sus azules ojos
florecerá la estrella de tu felicidad."

Mis ultimas monedas caían en su mano,

 

partía la carreta con aspero rumor.
Allá lejos, muy lejos, en el violín gitano
otra voz me decía, tu morirás de amor.

 

Después en los caminos, los campos, las ciudades,

escucho los violines gitanos y al rumor,
me digo a mis ardientes y oscuras soledades,
que nunca vino ella, ni yo morí de amor.

 

Les violons tziganes

 

Je les entends sur les chemins et je rêve l'été

 

d'un village qui pâlissait sous l’éclat du soleil,

 

dans la chanson errante de ce violon tzigane

qui a traversé le hameau de mon premier amour .

Ils venaient de loin et là-bas, au firmament,

 

le soleil en mourant dorait leur chant,

un chant plus ancien que la route et le vent

 

perdus à leur passage dans les blés mûrs.

 

Le ciel était rouge, le hameau s’endormait,

les oiseaux dans les champs le ne chantaient plus.

Et je me demandais, seul avec cette pensée permanente :

Continuerai-je à l’attendre ou ne viendra-t-elle jamais.

Le gitan descendait de la vieille roulotte,

l’âme des champs pleurait sur son violon,

la gitane regardait mes mains de poète,

y lisait mon espoir romantique et sans fin.

 

El Pampero apportait les chants de Hongrie

 

et le soleil sur le chemin composait une autre chanson,

la gitane en guenilles disait en me regardant:

"Elle viendra celle que tu attends, il viendra ton amour.

Attends-la : un jour, elles viendront ses lèvres rouges,

emplir de larmes ta brûlante solitude,

elle viendra d'autres terres et dans ses yeux bleus

fleurira l’étoile de ton bonheur ".

 

Mes dernières pièces tombaient dans sa main,

la roulotte s'en allait dans un grand fracas.

Et là-bas, loin, très loin, sur le violon tzigane

une autre voix me disait : "tu vas mourir d'amour".

Depuis lors, sur les chemins, dans les champs, dans les villes,

j'écoute les violons tziganes et, à leur son,

je me dis, dans mes moments d’ardente et sombre solitude,

qu’elle n’est jamais venue et que je ne suis pas mort d'amour.

 

Traduction François Benoist ©

 

 

     Voici, successivement, les versions de Roberto Firpo et d'Ignacio Corsini.

 

 

 

 

 

 

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