Mano cruel

Tango de 1928

Texte d’Armando Tagini - Musique de Carmelo Mutarelli.

 

 Quelques interprétations :

  • Carlos Gardelavec Guillermo BarbieriJosé Ricardo et José María Aguilar en 1928 ;
  • Héctor María Artolaavec Alberto Marino en 1949 ;
  • Florindo Sassoneavec Roberto Chanel e1949 ; et
  • Fulvio Salamancaavec Jorge Garré et Armando Guerrico en 1957 ;
  • et aussi chanté par Jorge Vidal entre 1949 et 1964.

 

Mano cruel

 

Fuiste la piba mimada
de la calle Pepirí,
la calle nunca olvidada
donde yo te conocí;
y porque eras linda y buena,
un muchacho medio loco
te hizo reina del piropo
en un verso muy fifí.

Tu gracia supo en las milongas cautivar,
por tus encantos suspiró más de un varón,

 

y sin embargo no encontraste el ideal
capaz de hacer estremece tu corazón.
Pero en las sombras acechaba el vil ladrón (1)
que ajó tu encanto juvenil con mano cruel,

cedió tu oído a sus palabras de pasión

y abandonaste para siempre el barrio aquel.


Hoy te he visto a la salida
de un lujoso cabaret,
y en tu carita afligida
honda pena adiviné.
Yo sé que hasta el alma dieras
por volver a ser lo que eras.
No podrás, la primavera
de tu vida ya se fue.

Hoy ya no sos la linda piba que mimó

la muchachada de la calle Pepirí,
aquella calle donde yo te conocí
y donde un mozo soñador tanto te amó.
Mintió aquel hombre que riqueza te ofreció,

 

con mano cruel ajó tu gracia y tu virtud;

eras la rosa de fragante juventud
que hurtó al rosal el caballero que pasó.

D'une main cruelle

Tu étais la môme choyée

de la rue Pepiri,

rue jamais oubliée

où je t’ai rencontrée ;

et parce que tu étais jolie et gentille,

un gars à moitié fou

t’a sacrée reine par l'hommage

d'un poème plutôt "m'as-tu vu".

 

Dans les milongas, ta grâce a su captiver,

plus d'un homme a soupiré pour tes charmes,

et pourtant te n’as pas trouvé l'idéal

qui pût faire frémir ton cœur.

Mais dans l'ombre se cachait le vil voleur

 

qui a terni ton charme juvénile d’une main cruelle,

tu as prêté ton oreille à ses mots passionnés

et tu as abandonné pour toujours ce quartier.

 

Aujourd'hui, je t'ai vue à la sortie

d’un cabaret de luxe,

et, à ton visage accablé,

j’ai deviné ta profonde tristesse.

Je sais que tu donnerais jusqu’à ton âme

pour redevenir ce que tu étais.

Tu ne le pourras pas, le printemps

de ta vie s’est bel et bien enfui.

 

Aujourd'hui, tu n’es plus la jolie môme que choyaient

les gars de la rue Pepiri,

cette rue où je t’ai rencontrée

et où un garçon rêveur t’a tant aimée.

Il t’a trompée cet homme qui t’a offert la richesse,

d’une main cruelle il a terni ta grâce et ta pureté ;

tu étais la rose au parfum de jeunesse

qu’a volée au rosier ce monsieur qui est passé.

 

(1) C’est le type même du bacán, qui, assez riche pour entretenir une maîtresse, n’hésite pas à "souffler sa conquête au petit ouvrier célibataire moins gâté côté portefeuille" (voir Denise Anne Clavilier, in Barrio de tango - Editions du Jasmin - 2010 - page 370).

 

 

     Voici la version de Florindo Sassoneavec Roberto Chanel de 1949 :

 

     

     puis celle de Fulvio Salamancaavec Jorge Garré et Armando Guerrico de 1957 :

 

(Vidéo avec texte et traduction en anglais par Paul Bottomer ©)

 

 

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