La bruja

Tango de 1938

Texte de Francisco Gorrindo - Musique de Juan Polito.

Interprétations de :

  • Juan D'Arienzo, avec Alberto Echagüe en 1938
  • Ángel Vargas, accompagné de guitares en 1939
  • Juan Polito, avec Raúl Figueroa en 1953
  • Alejandro Scarpino, avec Ángel Vargas en 1955
  • et encore Juan D'Arienzo, mais avec Mario Bustos en 1959.

 

     On trouve une traduction en anglais de La Bruja sur le site Poesía de Gotán  -The Poetry of the Tango.

 

 

La bruja

 

Ahogando este grito que sube del pecho,
y llega a los labios cargao de rencor,

 yo vuelvo a tu lado, atadas las manos,
pero pa' decirte que todo acabó.

 

Que ya no me importa tu risa o tu llanto,

que a fuerza 'e coraje vencí al corazón,

 

y que hoy como nunca mirándote cerca,

 

te veo realmente, así como sos.

La bruja,
que ayer fuera reina de todo mi ser,
hoy, roto el encanto, no es más que mujer.

 

La bruja,
montón de caprichos que me esclavizó,
hoy es un paisaje, cubierto de horror.

 

Me vuelvo a la vida sencilla y honrada,
me vuelvo a un cariño que es noble y leal,
y puede que un día, curada mi alma,
a fuerza de hombría levante un hogar.

Entonces, acaso, me habré redimido,
y vos, para entonces, quién sabe si sos,
un cacho de invierno cargado de males,
un resto de vida, un poco de tos.

La sorcière

 

Étouffant ce cri qui monte de ma poitrine,

et atteint mes lèvres, chargé de ressentiment,

si je reviens près de toi, les mains liées,

c’est pour te dire que tout est fini.

 

Que m’importe alors ton rire ou tes pleurs,

car, à force de courage, j'ai pu maîtriser mon cœur,

et, à te regarder de près, maintenant plus que jamais,

je te vois vraiment telle que tu es.

 

La sorcière,

qui hier régnait sur tout mon être,

aujourd'hui, le charme rompu, n’est plus qu’une femme.


La sorcière,

tous ces caprices qui m’ont asservi

sont aujourd'hui un paysage couvert d'horreur.

 

Je retourne vers une vie simple et honnête,

je retourne vers un amour noble et loyal,

et peut-être qu’un jour, mon âme guérie,

par ma force d’homme, je fonderai un foyer.

 

Alors, peut-être, je me serai racheté,

et toi, alors, qui sait si tu seras

un vestige de l’hiver chargé de maux,

un reste de vie, rien qu’une faible toux !

 

 Traduction François Benoist ©

 

 

 

     Pour changer un peu des versions de D'Arienzo, très souvent entendues, voici celle chantée par Ángel Vargas avec le Trio d'Alejandro Scarpino, en 1955 :

.

 

 

 

et celle interprétée par le compositeur lui-même, Juan Polito, 15 ans après qu'il l'eut écrit.

 

 

      La Bruja semble être aussi le titre d’un autre tango, plus ancien, composé par Julian Dibasto et qui a été enregistré par la Orquesta Tanturi-Petrone (ce Tanturi est le frère, Antonio, de Ricardo). Sur l’autre face, le tango Sonsa, par la même Orquesta Tanturi-Petrone, composé par Raúl De los hoyos, paroles d’Emilio Fresedo. De ce tango Sonsa, on connaît aussi la version de Carlos Gardel et celle de De Angelis - Dante (1952).

 

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