Tango
Musique d’Eduardo Bonessi 1924 - Texte d’Enrique Cadícamo 1938.
Ce texte a remplacé celui de Domingo Gallicchio de 1924, paru sous le titre De Flor en Flor.
Sur ce tango à deux textes, on pourra lire
l'article de TodoTango, par exemple dans sa traduction en anglais.
Ont chanté Desvelo notamment :
Desvelo
Aunque vos
pretendas
tu boca
deliciosa (7) (8),
un llanto
silencioso
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Insomnie
Même si tu prétends que je me détourne de ton chemin ; même si tu me laisses seul, je ne peux m’empêcher de t’aimer ; même si, par ma jalousie, je vis dans l'angoisse à l'idée que très bientôt tu t’éloigneras de moi, c’est égal … égal ... je t'adore, je te pleure et t’implore d’une folle ardeur. Dans l'immense tristesse de ma désolation, les génies de mon mal se mettent à me mordre le cœur.
Cependant que ton inconstance me cerne et se plante en moi comme un poignard, dans les tristes heures de mon insomnie, mes pauvres yeux je ne peux les fermer. Des miroirs troubles de ma mélancolie, tout notre amour surgit du fond de ces temps-là ... Flotte autour de la chambre ta silhouette, puis, en riant, tu t’arrêtes près de moi pour m’embrasser de ta bouche mystérieuse, ta bouche délicieuse, ton baiser de carmin. Jusqu'à ce qu’enfin l’aube me surprenne, fou de fatigue et d'insomnie.
Seul... seul et triste car je sais que tu n'existes pas ... La nuit se traîne et je pense toujours à toi. Et, à tant te désirer, sans que je le veuille, les pleurs m’assaillent ; des pleurs silencieux qui ne cessent de jaillir ... Des pleurs que mes yeux, rougis et sans rêves, ne supportent plus. Et, dans ce malheur qui est le mien, je m'enfonce sans merci. Arrête-toi, mon cœur, cesse d’accabler ma solitude.
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(*) Ce mot désigne notamment des êtres (lutins, elfes, etc.) qui, selon le contexte, peuvent être bienveillants ou malveillants, tels les gobelins de nos légendes ou les djinns, chers à Victor Hugo... et à Denise Anne Clavilier, puisque, dans ses traductions, c'est le mot qu'elle choisit pour rendre duende dans ses différents emplois (voir Barrio de Tango - Editions du Jasmin - page 371).
Variantes chantées par Alberto Morán dans l’enregistrement avec Osvaldo Pugliese, en 1953 :
(1) por tus celos ;
(2) otro amante ;
(3) y en la tristeza horrible ;
(4) Aunque ;
(5) y en las negras horas ;
(6) A la reprise, ces quatre vers sont remplacés par :
Y entonces abatida, Oh, pobre mariposa
pretendes que la herida |
Et puis, abattue, ô, pauvre papillon ! cette blessure, tu voudrais que je la referme de ma bouche. |
Par ces quatre vers, Alberto Morán veut rappeler le texte de Domingo Gallicchio de 1924 (dont d'ailleurs le sujet était tout autre), écrit pour ce même tango lors de sa première publication en 1924, sous le titre De flor en flor. On pourra écouter le texte de Domingo Gallicchio sur les versions de De flor en flor enregistrées par Carlos Gardel (en 1924 et en 1930), par Mercedes Simone en 1937 et par Alberto Marino avec Héctor María Artola en 1949.
(7) para besarme con tu boca mentirosa,
tu boca misteriosa,
tus labios de carmín
(8) Une variante mineure dans la version enregistrée par Aníbal Troilo en 1948, où Floreal Ruíz chante : "tu boca mentirosa".
Traductions François Benoist ©