Arrabal

Milonga

Texte d’Homero Manzi – Musique de Félix Lipesker (dit Félix Villa).

 

 

Arrabal

 

Arrabales porteños
de casitas rosadas
donde acuna los sueños
el rasguear de las guitarras.

Donde asoma la higuera
sobre las tapias,
adornando los muros
con sus fantasmas.

Sombra,
telón azul del suburbio
donde se juega el disturbio
cuando un amor se envenena
y al dolor de la traición,
se hace rencor,
rencor y pena.

Sombra,
donde los labios se juran
mientras la noche murmura
con su voz de bandoneón.

Arrabales porteños,
en tus patios abiertos
las estrellas se asoman
y te bañan de silencio.

Y la luna amarilla
siembra misterios
caminando en puntillas
sobre tus techos.

Faubourg

 

Faubourgs portègnes

aux maisonnettes roses

où le rasgueado des guitares

berce les rêves.

 

Où le figuier se profile

sur les façades,

ornant les murs

de ses fantômes.

 

Ombre,

rideau bleu de la banlieue

où l’agitation se met de la partie

quand un amour s’envenime

et, dans le chagrin de la trahison,

se fait rancœur,

rancœur et tristesse.

 

Ombre,

où les lèvres se disent des serments

tandis que la nuit murmure

de sa voix de bandonéon.

 

Faubourgs portègnes

dans tes cours ouvertes

les étoiles paraissent

et te baignent de silence.

 

Et la lune jaune

sème ses mystères

en marchant sur tes toits

sur la pointe des pieds.

 

 Traduction François Benoist ©